samedi 1 novembre 2008

Retour sur le piratage

J'ai lu récemment les estimations sur le piratage des musiques et des films. Il est communément admis que seul 1 film sur 10 qui circule a été acheté légalement. Cependant, une autre statistique m'a mis la puce à l'oreille et me pousse à faire une analyse sensiblement différente de l'analyse standard du pourquoi du piratage : l'année dernière, les cinémas ont enregistré une baisse de fréquentation de 9%.
J'ai fait le point sur ce que j'étais allé voir l'année dernière et effectivement je suis allé moins au cinéma, comme la plupart des gens. Pourtant, ce n'est pas une question de prix : je suis abonné, je suis donc gagnant en allant le plus souvent possible au cinéma. Qu'est ce qui a donc guidé mon non choix... c'est tout simplement la piètre qualité de l'offre.
Je suis plutôt difficile dans mes choix, alors j'ai décidé de parler des sorties avec des gens que je connais... même remarque, la qualité des films s'est plutôt dégradée. Il reste des bon films à aller voir, mais ceux-ci se font rares.
Revenons-en à la copie illégale et posons la bonne question : à quel prix estimez-vous un film que vous aimez ? Et un film que vous n'aimez pas ? Je vous donne les réponses : 30€ et 0€. Le seul problème, c'est que la nature a horreur du vide. Un film sans plus, à l'histoire déjà vue, vous serez susceptible de le regarder quand même, mais pas en payant ! Quelqu'un qui n'a pas accès à un cinéma pour des raisons financières ou pratiques, et qui voudrait voir un film mais dont il n'est pas sûr de la qualité, dont il n'est pas sûr de vouloir le conserver, va pirater. Il existe certes des pirates compulsifs qui pirateront tout parce que ça existe, qui vont faire tourner l'économie des marchands de disques durs. Mais la plupart des pirates le font, non pas parce que c'est facile (pirater un dvd est loin d'être immédiat) mais pour ne pas prendre le risque de payer 30€ pour un film à la qualité médiocre.
Pour la musique, c'est pareil : quand on sait qu'un cd est bon, l'achat est plus facile que quand on craint qu'une seule piste soit de qualité.
Les compagnies qui produisent films et musiques devraient se pencher sur la qualité des produits qu'ils mettent en vente avant de s'inquiéter des comportements des consommateurs, ils devraient également s'intéresser de très près à leur marketing, le rabâchage n'est pas forcement une bonne solution, permettre la découverte par le public des artistes est aussi une bonne solution pour revenir à une production de qualité... qui se vende.

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